Ralentir

Pourquoi sommes-nous pressé.e.s ?
Où courons-nous si vite ?

J’étais une personne super occupée : faire, faire, faire, courir, courir partout, tout le temps, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Maintenant, je regarde en arrière et je me demande : Pourquoi ?

A cette époque, je pensais que je devais le faire. C’est comme ça, être super occupée pour accomplir tous les éléments de ma To do list. Je me suis rendue compte plus tard que cela flattait aussi mon ego : « Je suis occupée, j’ai tant de choses à faire et tant de choses dépendent de moi ». J’étais constamment sous pression, je courais d’une réunion à l’autre, d’un événement à l’autre, pour finalement arriver à la maison épuisée et sans énergie. Pour déjeuner avec moi, il fallait demander deux mois à l’avance. Les mêmes mots sortaient constamment de ma bouche : « Je n’ai pas le temps ».

Soyons honnêtes, il y a peu de périodes dans l’année où la vie ou le travail font apparaître des situations ou des urgences qui nécessitent une réponse immédiate et où nous n’avons pas le choix.

Je passe régulièrement en revue les dernières années et je me pose la question : « Qu’est-ce que je retire de 10 ans sous pression jusqu’à l’épuisement ? » La réponse honnête est : « Rien ». J’ai seulement perdu du temps et des opportunités. En ayant un agenda chargé, je n’ai pas laissé d’occasion à la spontanéité et aux nouveautés. Surtout, je ne me souviens même pas d’un 10e de tout ce que j’ai fait, de toutes ces réunions, ces événements auxquels j’ai participé. J’ai toujours eu l’impression de courir après le temps.

Ironiquement, quand vous commencez à ralentir, vous avez beaucoup plus de temps à votre disposition.

Je l’ai remarqué quand j’ai vendu ma voiture en 2018 et que j’ai décidé de ne pas en racheter. Je suis maintenant dépendante des transports publics, avec tous les besoins organisationnels et le temps que cela implique (et la patience). J’ai dû établir des priorités dans mes activités, je ne pouvais plus faire autant qu’avant. J’ai dû ralentir.

Un an plus tard, je me suis rendue compte que je ne me sentais plus aussi sous pression comme avant. Je ne pouvais plus surcharger mon agenda, j’ai fini par profiter beaucoup plus de mon temps de loisirs. Les activités sont choisies selon ce qui me met le plus en joie. J’ai plus de temps pour moi, pour faire des choses qui comptent.

Le simple fait de vendre ma voiture, a eu une conséquence inattendue, cela m’a fait réfléchir sur mon rapport au temps et sur la pression que j’ai ressentie pendant tant d’années. Il fallait que je sois honnête avec moi-même : C’était moi qui me mettais cette pression. Personne ne me le demandait, personne ne me l’imposait. En fin de compte, c’est moi qui écrivais mes to do list le soir. Je l’ai fait parce que je pensais que c’était la chose à faire.

Nous pensons ne pas avoir le temps de faire quoi que ce soit parce que nous avons beaucoup d’obligations. Mais sont-elles réelles ? Certaines le sont sûrement, comme s’occuper de nos besoins de base et de ceux de notre famille. Au delà de ça, quelle est la pression supplémentaire que nous nous imposons à nous-mêmes ?

Où est-ce que je courais? Je ne sais pas. La seule chose que je sais maintenant, c’est que ça n’en valait pas la peine. J’ai perdu du temps. Peut-être fuyais-je quelque chose ? Courir pour ne pas voir que j’étais sur un chemin qui n’était pas le mien. Fuir pour oublier ? Le résultat est le même : une énorme perte de temps et d’énergie.

Alors, où courez-vous ? Que fuyez-vous ?

Cultivons la conscience de soi et assumons la responsabilité de nos choix. Nous devons prendre du recul et jeter un regard honnête sur notre vie, évaluer ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Comment définissons-nous nos priorités ?

Soyons réalistes, on ne peut pas récupérer le temps perdu et si nous ne prenons pas soin de nous, personne d’autre ne le fera. Nous en valons la peine.

Avec joie,
Marilène

Perspectives

L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre.
Antoine de St-Exupéry

Souvent l’on entend nous dire qu’il faut avoir des perspectives, voir la vie sous un autre angle ou la voir d’une autre perspective.

Ces expressions ont pris un tout autre sens, lorsque j’ai compris qu’avoir des perspectives c’était être ouvert à toutes les possibilités qui existent atour de nous à chaque instant. Ce n’est pas se forcer à aller chercher une signification, un sens à ce que nous vivons ou chercher activement une autre possibilité.

C’est de savoir qu’à chaque instant nous avons une multitude de possibilités qui s’offrent à nous. Seulement, nous sommes bien souvent enchevêtré.e.s, enfermé.e.s dans nos modes de fonctionnement et habitudes qui nous font poser des choix automatiques que nous répétons inlassablement sans nous en rendre compte.

Vous avec déjà certainement fait l’expérience d’être en voiture et de vous dire aujourd’hui je prends un autre chemin. Puis perdu.e.s dans vos pensées, vous vous attrapez à prendre le même chemin que vous faites d’habitude.

C’est pour cela que pour être ouverts à d’autres perspectives, il nous faut d’abord lâcher un peu de nos automatismes pour laisser d’autres choses arriver à nous. Être ouverts aux multiples choix qui peuvent arriver. Car à chaque décisions que nous prenons, à chaque pas que nous faisons de nouvelles possibilités peuvent se trouver sur notre chemin.

Combien de fois, un évènement nous arrive et nous nous projetons déjà dans l’avenir et créons des scénarios à tout va. Nous limitons notre champ des possibles.

Permettre l’avenir commence à chaque instant:

  • Au lieu de se projeter, accueillir
  • Prendre un autre chemin que d’habitude pour aller de A à B
  • Changer de magasin, de supermarché, d’endroit pour déjeuner le midi

Ces petits changements permettent déjà d’ouvrir les portes pour de nouvelles choses à venir.

A chaque instant tout peut arriver et tout peut changer. L’inconnu n’est pas un danger. Il est aussi une opportunité. Nous sommes entraîné.e.s à voir le pire partout,  à avoir peur de l’avenir, avenir qu’il faut prévoir et contrôler, surtout ne pas avoir trop d’inconnu.

Restons donc ouverts pour permettre l’avenir de nous surprendre.

Avec Joie,
Marilène

L’essentiel

Il y a un an jour pour jour, je me lançais dans une nouvelle aventure. Je ne savais pas où elle me mènerait. Une année sabbatique autour du monde. Les 3 premiers mois étaient planifiés avec comme point de départ Bangkok, puis le Laos, le Cambodge et Bali. Et dans ma tête plein d’autres destinations : Mexique, Pérou, Californie, Canada, etc

L’apprentissage le plus important lors de ce voyage fût la reconnaissance que je n’avais plus besoin de voyager. Cela m’est tombé dessus comme ça, un jour.

Je fis mon premier voyage en solo 10 ans auparavant au Burkina Faso en 2008. Les 10 années suivantes, j’ai voyagé dans plein de pays différent pour mon travail ou en privé. Je tarissais une soif de découvrir le monde qui était en fait animée par une soif de me rencontrer et me découvrir moi. Et me voilà un beau jour en Asie me disant : « je n’ai plus besoin de voyager ».

Je suis revenue avec la certitude, que où que j’aille, où que je sois,  je serai toujours la même personne. La paix intérieur et le bonheur ne sont pas liés à un lieu mais bien uniquement à moi. Un an après ce n’est pas encore évident de mettre les mots juste sur ce sentiment. C’est une évidence à l’intérieur de moi, un fait, qui n’a pas besoin de mots. D’ailleurs, à chaque fois que des personnes qui ne m’ont pas vue depuis plus d’un an, m’interrogent sur quels beaux pays je projette de visiter prochainement, je suis en décalage et me demande: « Pourquoi ils me posent cette question? » J’ai oublié toutes les belles destinations que j’avais planifiées.

Je suis revenue en avril 2019 et depuis je n’ai plus voyagé. J’ai commencé une toute autre aventure: la création de OM JOIE. Une voyage vers un autre horizon.

Avec Joie,
Marilène