“Lokah samastah sukhino bhavantu” est un mantra en sanskrit de compassion pour le bien-être de tous les êtres sensibles: tous les humains, tous les animaux, toutes les plantes.
Il signifie:
Que tous les êtres, dans tous les mondes soient heureux et
libres.
Que mes paroles, mes pensées, mes actions puissent
contribuer à cette paix et ce bonheur pour le bénéfice
de tous.
La deuxième partie du mantra est rarement utilisée, alors qu’elle porte le vrai message. Elle nous montre notre responsabilité dans la création de la paix et du bonheur.
Aujourd’hui c’est le premier dimanche de l’Avent, donc le premier des 4 dimanches avant Noël, annonçant une période d’introspection. Dans les traditions pré-chrétiennes, c’était la période où l’on attendait le retour de la lumière avec le solstice d’hiver. Dans les pays germanophones, il est de tradition d’avoir une couronne de l’avent, une couronne sertie de 4 bougies que l’on allume chaque dimanche avant Noël.
Tombant à la fin de l’année, cette période nous demande de faire une introspection sur nous-même, sur l’année écoulée mais également, elle nous demande de préparer l’année qui vient. C’est la période du bilan.
Le mantra sanskrit convient à cette période. La première partie reflète l’esprit de Noël, nous souhaitons le meilleur à tous et à toutes et la deuxième partie nous demande de regarder en nous et d’évaluer si nos actions, paroles et pensées sont alignées avec nos aspirations, si par celles-ci nous contribuons à un monde meilleur.
Nous sommes des êtres humains imparfaits, faillibles, nous n’avons certainement pas été des anges ou enfants de coeur tout au long de cette année. Cela est ok, faire un exercice d’introspection, de bilan nous permet de voir ce que nous voulons améliorer, tout en sachant que nous n’atteindrons jamais la perfection. Cela permet une prise de conscience, pour préparer la nouvelle année. Là réside l’essentiel, prendre conscience.
Prendre conscience, que nous sommes responsables des actions et pensées que nous émettons dans le monde. Comme le dit l’adage: “on récolte ce que l’on sème”. Cette prise de conscience peut se faire par rapport à notre environnement direct :
Comment je me comporte avec ma famille, mes amis, à mon lieu de travail?
Est-ce que je suis une source de bonne humeur ou est-ce que je participe à ce que j’appelle, la sinistrose ambiante?
Est-ce que je réprimande ou est-ce que j’encourage?
Est-ce que je contrôle ou est-ce que je laisse les autres s’exprimer?
Est-ce que je juge ou est-ce que j’accepte un autre point de vue?
Il est peut-être difficile de comprendre, comment nos pensées et paroles peuvent avoir une influence sur l’état de notre monde environnant.
Par exemple: 5 jours sur 7, des millions de personnes se déplacent pour aller travailler. Celles-ci sont coincées soit dans les embouteillages ou soit dans les transports en commun. Essayons de calculer combien de personnes sur ces millions sont heureuses et épanouies dans leur emploi.
Regardez au tour de vous, sur 10 personnes, de combien pouvez-vous dire que le matin elles sautent de leur lit plein d’élan et disent: “Chouette je vais au boulot!”. 3, 2, 1 sur 10? Multipliez les 7, 8, 9 autres par des millions, imaginez vous alors rien qu’en Europe entre 6h00 et 10h00 du matin, la vague de mauvaise humeur et de mauvaise énergie qui se déverse! Imaginez l’impact de ces énergies!
C’est la reconnaître notre responsabilité. Si nous souhaitons un changement, changeons nos comportements en premier. Faisons le bilan et admettons que nous sommes responsables de nos paroles, pensées et actions. Et demandons-nous quelles sont les actions que je peux mettre en place pour pouvoir changer? Pas besoin d’un changement radical, de petites choses suffisent, un sourire, rendre service etc.
Par exemple, depuis 3 ans, j’écris tous les jours dans un carnet de la gratitude, je le remplis tous les jours le soir avec 3 éléments de ma journée pour lesquels je suis reconnaissante et je m’endors avec de belles images.
J’ai aussi décidé il y a quelques années de vivre plus proche de mon lieu de travail. Me lever tôt pour aller au boulot ou même avant, aller à l’école, n’est pas du tout en adéquation avec mon rythme biologique. Donc j’ai mis
en place quelques stratagèmes pour que cela se passe au mieux, j’habitais près de mon travail, de la ville, je pouvais m’y rendre en transport en commun. Ce qui me faisais beaucoup de bien, j’émergeais de mon sommeil à mon rythme, je ne m’énervais pas dans une voiture. Puis autant que possible, je faisais appel au télé-travail. Chaque changement apporte son lot de bienfaits et de contraintes, à chacun de faire les choix qui lui conviennent le mieux.
En 2013, j’ai fait le choix de ne plus participer à l’énervement collectif du trajet vers le boulot. Pour moi c’était le début, il y a eu plein d’autres changement après et il y en aura encore. Surtout, j’ai appris à cultiver la compassion et la bienveillance envers moi-même et envers les autres.
Chaque chose en son temps, petit à petit l’oiseau fait son nid.
Je vous souhaite une période de l’Avent lumineuse et introspective.
Lokah samastah sukhino bhavantu
Avec joie,
Marilène